Le Revenue Based Financing (RBF), c’est quoi ?

Temps de lecture: 9 min.

Découvrez le financement basé sur le revenu, ou Revenue Based Financing. C’est la nouvelle voie de financement pour les entreprises du digital. Elle permet de financer notamment leur acquisition ou leur stock, tout en conservant leur capital dans le but de scaler plus rapidement.

Définition : Revenue Based Financing (RBF)

Vous ne connaissez pas encore le Revenue Based Financing ? Abrévié en RBF, il s’agit comme son nom l’indique d’un financement basé sur les revenus. Mais concrètement comment ça marche ? L’entreprise financée connecte ses comptes sur une plateforme de scoring qui permet d’évaluer ses performances et revenus futurs. Ainsi sur cette base-là, un financement lui est attribué. C’est non dilutif (contrairement à la levée de fonds), rapide et facile à contracter (contrairement à la dette bancaire), et cela ne demande aucune contre-garantie.

Une solution de financement idéale pour les entreprises du numérique proposée par Silvr, leader européen du RBF pour les entreprises du numérique. On vous en dit un peu plus juste en dessous :

Le RBF en plein essor grâce à l’Open Banking

Le RBF a vu le jour aux États-Unis et s’est démocratisé autour de 2015. Depuis 2019 c’est le RBF européen qui est en plein essor. Cette innovation de financement data-based est possible grâce au développement de l’Open Banking. Des entreprises hors-banque ont désormais accès à la lecture des informations bancaires de leurs clients. Il est donc possible pour les acteurs du RBF de les analyser.

Le but ? Mieux estimer les revenus futurs de l’entreprise financée sur la base de ses revenus passés. Le succès du RBF est à l’image des chiffres du premier trimestre 2022. Les start-ups fintech du RBF ont déjà levé 220 millions de dollars, en comptant la levée de fonds de 130 M€ de Silvr.

Quelle est la place du RBF dans le système de financement traditionnel ?

Le RBF s’ancre en marge des deux méthodes principales de financement des entreprises : le Venture Capital (levée de fonds en equity) et de la dette bancaire. Il ne vient donc pas remplacer ces méthodes éprouvées. Il les complète pour offrir aux entrepreneurs une solution 100 % founder-friendly.

Capital-driven : les VCs pour découvrir l’hypercroissance

Le principe de la levée de fonds est simple. Un ou plusieurs investisseurs injectent des fonds dans un projet entrepreneurial. La contrepartie du risque pris par ces investisseurs est l’octroi de certains droits sur le capital. Les fonds sont conséquents pour débloquer des projets et souvent devenir leader marché.

Asset-driven : la dette bancaire sur la balance face aux collatéraux

Autre option de financement bien connue, la dette bancaire. Elle est difficile à contracter — car fortement demandeuse en actifs (et donc en collatéral que n’ont pas les entrepreneurs du digital) — et longue à rembourser. Vu qu’elle nécessite des actifs comme garantie matérielle, cette méthode ne représentait en 2019 que 3,2 % des ressources de financement dans les start-ups.

Data-driven : la data est ROI

Le Revenue Based Financing repose sur les fondements du prêt participatif. Au royaume de l’acquisition online et du CAC — coût d’acquisition client : la data est roi. Le RBF se base sur les données générées par les acteurs du numérique. Puis les entrepreneurs débloquent un financement pour investir dans leurs campagnes d’acquisition, leurs stocks, et convertir leurs revenus récurrents en trésorerie immédiate.

Comment le Revenue Based Financing fonctionne-t-il ?

L’Open Banking au cœur de cette révolution

Le RBF est possible grâce à une révolution dans l’industrie bancaire : il s’agit de l’Open Banking. En 2018, la deuxième version de la Directive sur les Services de Paiement (DSP2) est entrée en vigueur dans l’Union européenne. La DSP2 vise à encadrer la prestation de services de paiements et renforcer la sécurité des paiements à l’échelle européenne. L’accès aux données est sécurisé pour permettre de les communiquer avec des services bancaires tiers. La lecture de toutes ces données permet donc aux Fintechs d’élaborer un scoring financier inédit, et très précis. De l’Open Banking découle aussi la notion de Banking-as-as-Service qui permet à des acteurs non bancaires d’intégrer des services financiers complets à leurs offres.

Un modèle de financement à court terme : oui et non…

Si le Revenue Based Financing est dans les faits une solution à court terme, il n’en est rien. Car cette solution est adaptative (sur la base de vos revenus futurs). Disons qu’aujourd’hui vous êtes éligible à un financement de 50 k€, demain, après avoir recruté, développé votre produit et boosté vos ventes, vous pourriez être éligible à 1 à 2 fois ce montant, etc. Le modèle RBF épouse votre croissance avec un remboursement réalisé selon vos revenus entrants et donc vos saisonnalités. C’est donc une option flexible qui s’adapte à tous les stades de croissance des entreprises, et à toutes les périodes d’activité.

Octroi du financement

Business scoring et data-points

Le Revenue Based Financing représente une avance de trésorerie sur des revenus futurs. Sur la base des nombreuses datas récoltées par l’outil d’analyse ou de business scoring, un niveau de performance est établi pour fixer le montant du financement. Il suffit de plugger les CMS, ERM, PSP à l’Operating System.

De là, ce dernier consulte les données à propos de vos clients récurrents, votre santé financière, vos ventes et vos performances publicitaires. Une fois le financement accordé, une seule contrepartie est demandée : des frais de service fixés selon le scoring.

Comment le calcul se fait-il ?

Chez Silvr par exemple, le scoring est réalisé avec une centaine de data points. Cela concerne le besoin en fonds de roulement (BFR), l’attrition, le coût d’acquisition de vos clients (CAC), le taux d’endettement. Mais aussi bien sûr la CLTV pour Customer Lifetime Value. Car un client qui continue à acheter vos produits ou à utiliser vos services en ligne représente inévitablement des revenus récurrents (et donc anticipables). L’Operating System de Silvr va calculer rapidement le montant octroyable grâce à toutes ces données.

Le but est en effet de récolter le plus de données possibles sur l’activité de l’entreprise, de sorte à pouvoir affiner le business scoring. Les conditions varient selon les acteurs avec une ancienneté requise qui est généralement entre 6 mois et 2 ans. Le business scoring s’intéresse aussi au gross revenue, sachant que le RBF ne réclame aucune garantie. Il faut donc s’assurer de la solvabilité d’une entreprise au travers de la stabilité d’un revenu minimum.

Remboursement du financement

Le remboursement se fait selon le CA de l’entreprise pour qu’elle conserve toujours une trésorerie confortable. Si vos revenus augmentent, vous pouvez rembourser de plus gros montants, plus vite. À l’inverse, si vous ne faites aucun revenu : pas de remboursement demandé. C’est donc un financement repeat-based qui accompagne votre croissance en tout temps.

Avantages du Revenue Based Financing ?

1 : non-dilutif (pour préparer une levée de fonds ?)

Comme nous le mentionnons, le Revenue Based Financing est non dilutif. L’entreprise financée conserve l’intégralité de son capital. Donc, pas de perte de contrôle. La préservation du capital, couplée à la croissance inhérente à l’allègement de trésorerie, permet notamment de préparer une levée de fonds. Cela joue un rôle de réassurance vis-à-vis des investisseurs, car c’est le gage d’une bonne santé financière, et probablement d’un excellent Product Market Fit.

2 : rapide à débloquer pour plus de flexibilité

Une entreprise peut être financée avec le Revenue Based Financing très rapidement. Vu que tout est data-based, le transfert des informations est sécurisé, rapide et automatisé. Cette rapidité offre une grande flexibilité pour notamment répondre aux saisonnalités. Par exemple, en finançant vos stocks grâce à l’avance de trésorerie que représente le RBF : le raccourcissement des délais peut être un levier supplémentaire pour négocier avec les fournisseurs. Le paiement des stocks est réalisé sans délai pour une relation gagnant-gagnant : du côté de l’entreprise comme du fournisseur.

3 : catalyseur de la croissance des entreprises

Le RBF est un réel accélérateur de croissance. Par exemple, la marque Merci Handy — que Silvr finance et qui contait sa Success Story — avait pu continuer à grandir tout en faisant financer ses stocks. Alors, en plus de se libérer d’un gros poste de dépenses et d’investir sur d’autres fonctions, Merci Handy a pu négocier plus facilement les coûts liés aux stocks.

Dans quels cas et dans quels secteurs le Revenue Based Financing est-il utile ?

Si vous êtes une entreprise en ligne, le Revenue Based Financing est donc compatible avec votre activité. Pour les raisons évoquées précédemment concernant la connexion des comptes, les entreprises qui possèdent des comptes ERP, CRM, PSP, et des régies publicitaires (comme Google Ads, Facebook Ads, etc.) peuvent prétendre aux solutions RBF qui sont data-based.

Quels acteurs entrepreneuriaux sont concernés ?

Le RBF est le modèle de financement taillé pour les entreprises du digital, les start-ups, et les entreprises basées sur le modèle des revenus récurrents ! Lésées par les financements traditionnels trop complexes à débloquer, seules leurs performances réelles pèsent dans l’octroi du financement. Par exemple, on compte aujourd’hui :

Les e-commerces, marketplaces et DNVB

Les e-commerçants, marketplaces et DNVB peuvent financer leurs campagnes média grâce au RBF. En utilisant ce levier, le ROI s'accroît avec un budget plus grand. C’est également la possibilité de faire financer les stocks. Cela offre un énorme allègement des besoins en fonds de roulement des entreprises. Et c’est donc l’opportunité de soulager sa trésorerie.

Les SaaS et les business model par abonnement

Les SaaS (Software-as-a-Service) fonctionnent sur la base d’abonnements récurrents (mensuel, trimestriel, annuel…). Dès lors, l’acteur du RBF voit et estime les revenus générés après un exercice d’une durée précise. Par exemple, si un SaaS connaît un certain churn rate sur les abonnements mensuels au cours d’une année. La Fintech en RBF proposera un pourcentage prédéfini des revenus garantis comme récurrents. Cette avance de trésorerie est en fait l’annualisation immédiate des revenus mensuels futurs.

Et les business offline (?)

Les business offline ne seront bientôt plus en reste. Nima Karimi — CEO de Silvr —, dans les colonnes des Échos Entrepreneurs, présente ce modèle initialement digital first comme adaptable au commerce physique désireux de se digitaliser — ou phygitaliser — via leur logiciel de facturation et d’enregistrement. En justifiant aussi d’une récurrence dans l’entrée des revenus, le RBF peut être fait pour vous ! Cette voie de financement s’ouvre déjà à un Nouveau Monde.

Alors, pourquoi opter pour le RBF ?

Cette avance de trésorerie représente un accélérateur de croissance pour les entreprises. Comment ? En dégageant de la trésorerie, celle-ci offre une allocation à des postes de dépenses annexes (mais pas secondaires) qui en temps normal auraient été débloqués plus tard dans la vie de l’entreprise, par exemple les recrutements, les dépenses marketing ou le développement produit.

Tout ça pour garantir la scalabilité de votre entreprise. Le RBF c’est aussi le moyen d’arrêter avec les biais sociaux qui peuvent jouer sur l’octroi de financement. Bienvenue dans le futur, celui du financement participatif.


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