5 modes de financement innovants pour PME en 2022

Bonne nouvelle pour les entrepreneurs : depuis quelques années, les banques ne sont plus le seul recours en termes de financement pour les PME. Crise de 2008 oblige, les établissements de crédit sont devenus plus frileux quant aux risques engagés et passent désormais au crible les projets dans lesquels ils investissent. Par ailleurs, en conséquence logique du nombre croissant de startups, les modes de financement se sont multipliés. Crowdfunding, financement participatif, lease back ou encore affacturage automatique, les alternatives au prêt bancaire ont émergé.
Avant de prendre une décision engageante pour son entreprise et maximiser les chances de succès d’un financement, mieux vaut mener une petite étude de marché. Cette étape de collecte d’informations prend du temps - et nous sommes bien placés pour le savoir. C’est pourquoi Agicap l’a fait pour vous et vous livre une antisèche sur un plateau (d’argent).
Dans cet article
- 1) Le financement participatif (crowdlending), pour une levée rapide (mais un peu coûteuse)
- 2) Le crowdfunding : argent de proches
- 3) Le lease back (cession bail) : pour rentabiliser ses immobilisations
- 4) L’affacturage en ligne, pour obtenir du cash en temps record
- 5) Le financement de bons de commande
1) Le financement participatif (crowdlending), pour une levée rapide (mais un peu coûteuse)
Accélérer la croissance d’une jeune pousse et soutenir une trésorerie solide sont des enjeux cruciaux pour un entrepreneur. Depuis quelques années, certaines entreprises ont recours à des solutions d’emprunt moins contraignantes et regardantes que les banques, qui demandent bien souvent des garanties sur les actifs d’une entreprise. Plus souple sur ce point, le crowdlending (littéralement, “prêt par la foule”) ne demande pas de garanties. La levée recueille des fonds auprès de particuliers et d’entreprises qui souhaitent s’associer à un projet.
A la différence du crowdfunding, qui concerne plutôt un don de particuliers pour un projet culturel ou associatif, le crowdlending est pour les prêteurs un placement financier avec un rendement attendu et une durée déterminée.
Le crowdlending ne demande pas de garanties contrairement aux banques. Pour lancer une opération de crowdlending, choisissez une plateforme agréée par l’Orias (organisme pour le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance).
Ce mode de prêt a connu une très grande croissance en 2019. Souvent, le taux d’intérêt sera défini sur la plateforme en fonction du risque que comporte un investissement dans l’entreprise considérée. Chez WeshareBonds par exemple, un comité indépendant confère à chaque projet une note en fonction du risque et du rendement attendu. Ce comité détermine la durée du prêt des investisseurs, le taux et le mode de remboursement (in fine ou amortissable).
WeShareBonds a d’ailleurs créé Webot, un robot automatisé pour permettre aux particuliers et investisseurs de créer un portfolio de projets correspondant à leurs critères favoris. Ainsi, votre PME peut faire partie d’un portefeuille diversifié et avoir davantage de chances d’être pertinent et visible auprès d’une cible d’investisseurs.
Ainsi, Pokawa a levé 300 000 euros sur la plateforme WeShareBonds pour soutenir la croissance d'un réseau de restaurants hawaïens en France. Les deux jeunes fondateurs avaient débuté leur business par des livraisons à domicile et ouvert leur premier restaurant en juin 2017 à Paris. Un pari risqué pour encourager cette jeune PME dans sa belle lancée.
Les 300 000 euros levés seront à amortir sur 24 mois, au taux d'intérêt annuel de 6,25%. Ce financement permettra à Pokawa de continuer son développement en province.
Pokawa est devenu une holding de 16 restaurants avec un premier exercice comptable clôturé à 4.8 millions d'euros fin 2018 !
Avantages
Une faible demande de garanties : le crowdlending offre un accès plus facile au financement que les instituts bancaires classiques
C’est une solution pour financer un fond de roulement sans chiffre d’affaires et lancer un produit innovant ou qui ne verra le jour qu’à moyen/long terme. Le crowdlending est également une solution pour des dépenses en R&D et recrutement.
L’effet de levier peut être très rapide : il est possible de mener une levée de fonds sur un mois (ou moins).
Sur certaines plateformes comme WeShareBonds, un projet sélectionné reçoit la garantie d’avoir un prêt assuré à hauteur de 200 000 euros.
Inconvénients
Le coût : ce mode de financement présente des taux incomparablement plus élevés qu’un prêt bancaire. Cela dit, les différences de taux ne sont pas tellement significatives sur des prêts de courte durée.
L’éligibilité : chaque plateforme a ses contraintes en termes de chiffre d’affaires, résultat d’exploitation, nombre d’années d’existence.
Le risque pour les particuliers : ces derniers n’ont aucune assurance de récupérer leur mise. A éviter si vous voulez éviter de vous brouiller avec des individus proches en cas d’échec !
2) Le crowdfunding : argent de proches
Le financement participatif a le vent en poupe en France, et de nombreux acteurs ont émergé des dernières années. En 2017 en France, 940 millions d’euros ont été levés par ce biais. Le crowdfunding permet à des particuliers d’investir directement via une plateforme Internet dans des startups sélectionnées pour leur potentiel de croissance, et ce à partir d’une somme minime. Les particuliers peuvent proposer un don sans contrepartie, envoyer une somme définie contre un cadeau (généralement un échantillon du futur produit ou un goodie en rapport avec le projet) ou tout simplement acquérir des actions. Quelques leaders en France :
Ulule
Leader européen du crowdfunding, cet acteur français rassemble plus de 2,6 millions de membres. Ulule permet de financer le lancement d’une entreprise, d’une app, ou encore un projet créatif (association, BD, album, etc). Les plus : un accompagnement personnalisé avec un service de coaching.
Kickstarter
Spécialisé dans les projets créatifs (art, musique), le réseau Kickstarter se targue d’avoir convaincu 10 millions de personnes à travers le monde de soutenir des projets variés. Si votre projet appartient à la niche davantage art que business, vous avez trouvé le bon prestataire.
KissKissBankBank
La plateforme aux 36 000 projets est récemment devenue une filiale de la Banque postale. KissKissBankBank a dépassé les 107 millions d’euros levés depuis sa création en 2009. Avec cette plateforme, vous avez 60 jours maximum pour mener une campagne et solliciter un don sans contrepartie, un don avec contrepartie ou proposer une prévente.
Tudigo
Votre projet est franco-français et vous êtes un entrepreneur local ? Voilà un acteur du crowdfunding impliqué dans le soutien à l’économie réelle et l’entreprenariat en France. Tudigo permet le financement chaque année de projets très variés, de la centrale hydroélectrique à une biscuiterie en région. Les internautes peuvent soutenir un projet au travers du don contre don (la personne qui contribue à un projet de financement reçoit une contrepartie commerciale, événementielle ou encore symboliques en échange de son don). Il est également possible en tant qu’investisseur de prendre part au capital d’une entreprise et de devenir actionnaire.
Wiseed
Option rapide et flexible, Wiseed permet aux entreprises de lever des fonds en proposant aux PME françaises d’ouvrir leur capital à des investisseurs et des particuliers. Avec un ticket d’entrée à 100 euros, les internautes peuvent acquérir des actions, des obligations ou des titres participatifs. Les commissions varient entre 4 et 10% du montant levé, somme à laquelle il faut ajouter les frais de gestion.
Avantages
La levée de fonds est désormais à la portée de n’importe quel projet, de l’artistique, au retail, en passant par la FinTech. Le coût varie en fonction du montant levé (souvent entre 5 et 8%). Il faut ajouter des frais de gestion et des frais variables en fonction du mode de récupération des fonds. Il est plus rentable de récupérer les fonds via Paypal que par carte visa.
Le succès d’une campagne de Crowdfunding apporte une certaine crédibilité et une assise auprès du public. C’est une force de négociation auprès des investisseurs pour les prochaines étapes.
Inconvénients
Depuis les cercles proches au grand public, la campagne doit mobiliser un nombre important d’individus.
Pour beaucoup de cagnottes, c’est tout ou rien : soit vous remplissez votre objectif et repartez avec la somme escomptée (écornée de la commission et des frais bancaires), soit l’argent est restitué aux internautes.
Le crowdfunding demande une préparation de quelques mois avant lancement : création d’une vidéo explicative, d’une page de présentation du projet et constitution d’une communauté de soutien sur les réseaux sociaux. Un minimum de talent Marketing ou d’investissement en la matière est requis.
3) Le lease back (cession bail) : pour rentabiliser ses immobilisations
Posséder et non louer est devenu “so XXe siècle”. Qu’à cela ne tienne, la tendance de la location touche non seulement les résidences secondaires de vacances et les robes de soirée, mais également le matériel coûteux d’entreprises B2B.
Dans un contexte favorable à l’économie circulaire, la location est donc devenue une meilleure option que l’achat pur et simple d’un bien. Le lease back ou cession-bail permet à une PME de renoncer à la possession de certains biens, tout en en conservant l’usufruit. L’entreprise devient locataire d’un bien cher au lieu de le posséder en propre selon un contrat long (10 à 15 ans en général). Au terme de cette durée, l’entreprise devient propriétaire du bien grâce à une option d’achat déterminée dans le contrat conclu. Le paiement des loyers (par mois, trimestre ou année), pèse moins lourd sur la trésorerie qu’un achat conséquent en début de période.
Ce mode de financement s’avère pertinent pour les entreprises ayant des immobilisations importantes (matériel coûteux par exemple).
Avantages
L’accès immédiat à du cash tout en bénéficiant de l’usufruit d’un matériel coûteux. Cette stratégie opportuniste est conseillée en cas d’achat de machines.
Une situation financière consolidée : l’entreprise se dote d’un meilleur fond de roulement, diminue ses dettes courtes,
C’est une opportunité fiscale : le lease-back est déductible du résultat imposable.
Inconvénients
La cession-bail n’est pertinente que pour des équipements coûteux ayant une réelle valeur marchande et une dévaluation pas trop rapide.
4) L’affacturage en ligne, pour obtenir du cash en temps record
Comme chacun sait, une jeune entreprise est par essence fragile, et le moindre retard de paiement peut la mettre en danger. L’affacturage automatique permet de céder ses créances commerciales à un organisme tiers.
Quand a-t-on recours à l’affacturage automatique ? Cas classique : vous avez des créances, les clients ne vous paieront pas tout de suite, mais vous avez besoin de l’argent maintenant. Un organisme (factor) règle la note à l’avance et va se charger du recouvrement des créances clients moyennant un pourcentage du chiffre d’affaires attendu. La nouveauté, c’est l’apparition de plateformes en ligne permettant l’affacturage quasi instantané. Ainsi, la plateforme d’affacturage Finexkap facilite l’accès des PME à ce mode de financement et a déjà accompagné 1400 entreprises.
Avantages
Voici une solution à court terme pour ne pas souffrir des délais de paiement de la part des clients et renflouer rapidement sa trésorerie. Cas classique : une PME en attente du paiement d’une facture de 100 K€ payée à 90 jours. En quelques minutes, une demande sur une plateforme spécialisée permet de régler le problème et de sortir du rouge sans stress, en moins de temps qu’il ne le faut pour expliquer en quoi consiste l’affacturage en ligne.
L’affacturage permet de s’affranchir du risque d’affronter de mauvais payeurs
Ce mode de financement permet aux entrepreneurs de se concentrer sur leur corps de métier, sans perdre un temps précieux dans le recouvrement
Inconvénients
Souvent, l’engagement auprès de factors s’effectue sur une durée de plusieurs mois ou années.
Ces quelques clefs devraient vous permettre d’y voir plus clair ! Une fois que vous aurez financé votre activité, la gestion nécessite des outils de trésorerie qui vous feront gagner du temps. Agicap propose un logiciel simple et qui vous permet de gérer et d’anticiper les besoins en trésorerie. Pour en savoir plus sur Agicap c'est par ici.

5) Le financement de bons de commande
Le financement de bons de commande est une méthode de financement qui consiste à faire acheter ses marchandises par un tiers pour pouvoir livrer son client sans avoir à piocher dans sa trésorerie.
Aujourd'hui, RedFoxFinance est le principal acteur proposant ce service pour les PME en France.
Avantages
Le financement de bons de commande est complémentaire à tout autre solution de financement, comme l’affacturage par exemple. Ainsi, il vous permet de combiner les solutions les plus optimales pour votre situation.
Inconvénients
Le financement de bons de commande ne peut se faire que si vos clients sont des professionnels (la solution n'est pas adaptée si vos seuls clients sont des particuliers). Ce type de financement n'est donc pas accessible à tous les secteurs d'activité, même s'il reste une solution très avantageuse pour les commerçants.