Au-delà du traditionnel compte à terme, les possibilités de placements de trésorerie sont multiples pour les chefs d’entreprise. Or, encore trop peu d’entre eux s’intéressent aux différentes opportunités, alors que la recherche de performance est tout aussi importante qu’à titre privé. Selon les critères d’investissement et en fonction de la situation de la société, certains placements seront plus pertinents que d’autres. Qu’appelle-t-on un placement de trésorerie réussi ? Comment bien investir l’excédent de liquidités de sa société ? Quel placement semble le plus avantageux en 2022 ? On vous donne les meilleurs conseils pour gérer et optimiser votre surplus financier.
Qu’est-ce qu’un placement de trésorerie d’entreprise ?
Élément central des finances d’une entreprise, la trésorerie correspond à l’ensemble des sommes disponibles au sein d’une organisation. Elle permet de gérer les liquidités et de s'assurer de bénéficier de fonds disponibles suffisants, pour parer notamment aux éventuels coups durs.
Dans de nombreux scenarii, laisser cet argent “dormir” n’est pas la meilleure option pour faire fructifier ce surplus de liquidités : il est donc souvent utile de placer les fonds afin de percevoir des intérêts. Il s’agit alors d’un placement de trésorerie d’entreprise.
Le placement de la trésorerie fonctionne avant tout si l'entreprise dispose d'un solde suffisant et récurrent. En effet, elle se doit de constituer des réserves (légales ou statutaires) dans le but de conserver une marge de sécurité. Le choix du placement de trésorerie dépend donc deux facteurs principaux :
- de la volonté d'avoir une épargne plus ou moins disponible ;
- et plus ou moins sécurisée.
Pourquoi est-ce déterminant dans la bonne gestion financière de votre entreprise ?
A l’origine prévues pour s’assurer de la présence d'une liquidité suffisante disponible à chaque échéance financière, les stratégies de gestion de trésorerie ont évolué au fil des ans. La trésorerie fait aujourd’hui partie intégrante des éléments financiers à optimiser, notamment en ce qui concerne la rentabilité des fonds disponibles. Elle permet également d'apporter une certaine sécurité aux paiements et de couvrir les risques liés aux taux d'intérêts et de change.
A chaque révision financière et comptable, il est donc essentiel de faire le point au sujet de la constitution de la trésorerie. Pour prendre des décisions plus éclairées, posez-vous certaines questions telles que :
- Suis-je uniquement en possession d’un fonds de roulement nécessaire à l’activité ?
- Comment ma trésorerie est-elle constituée ? Ai-je des dettes fournisseurs, des avances clients, etc. ?
- Qu’en est-il de mes réserves ?
En règle générale, un dirigeant effectue un placement de trésorerie avec des objectifs à moyen terme au moment de choisir les produits financiers dans lesquels investir.
Important : gardez en tête que vous devez toujours conserver un minimum d’argent disponible à travers une épargne de précaution.
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Quelles sont les opportunités qu’offrent ces placements ?
Au-delà du besoin en fonds de roulement nécessaire à l’activité (l’incontournable épargne de précaution), il est plus intéressant de faire travailler l’argent disponible que de le laisser reposer sur un compte courant professionnel. Dès lors, un dirigeant cherchera donc à placer ou à investir la trésorerie excédentaire.
À lire aussi : tout savoir sur l’excédent de trésorerie d’exploitation
Plusieurs stratégies de placement de trésorerie existent, selon les projets et les horizons de placement de la société. On peut citer notamment :
- les placements courts termes et sécurisés : maximum 2 ans, pour un rendement moyen espéré de 1 % par an ;
- les placements à plus long terme : ils possèdent en principe une meilleure espérance de rendement. Parmi les plus appréciés des entreprises, on peut mentionner les contrats de capitalisation en fonds euro et unités de compte, pierre-papier SCPI ou OPCI, les investissements en bourse via des comptes-titres ou des produits structurés ou encore le crowdfunding… Pour ces placements, le rendement annuel escompté se situe aux alentours de 4%.
Le choix du type de placement dépend également du niveau de risque qu’un dirigeant souhaite prendre. Pour cela, il est crucial d’analyser chaque produit d’épargne en fonction de ces trois principaux facteurs : risque, liquidités disponibles et rendement.
Les différents placements de produit
Comptes courants rémunérés
Le compte courant rémunéré a pour but de récompenser et fidéliser un client pour les fonds qu'il dépose sur un compte courant. Cette option proposée par très peu de banques en France doit permettre à son titulaire (généralement un particulier) de percevoir des intérêts fiscalisés si le solde du compte est créditeur.
Les comptes courants rémunérés fonctionnent représentent ainsi une alternative aux comptes courants classiques, qui ne génèrent en principe aucune rémunération.
Si vous recherchez un placement relativement sécurisé, le compte courant rémunéré correspond à vos attentes. Attention toutefois : qui dit risque limité dit généralement gains limités. Ainsi, aussi sûr soit-il, ce placement demeure l’un des moins profitables du marché. En effet, les rémunérations brutes affichées ne dépassent jamais les 0,25 %, à savoir un taux d’intérêts bien inférieur à ceux d’un livret bancaire par exemple.
Les réserves (légales / statutaires / facultatives)
Les réserves financières s’inscrivent dans le cas où une entreprise obtient un résultat d’exercice positif. La société peut alors décider la manière dont elle souhaite affecter ce surplus de liquidités dans sa stratégie.
Ces réserves de trésorerie font partie intégrante du processus de placement de trésorerie, d’autant plus qu’elles s’inscrivent dans un cadre légal. En effet, le Code du commerce mentionne une obligation légale d’affecter chaque année 5% du résultat net en réserve légale à concurrence de 10 % du montant du capital.
Il existe plusieurs types de réserves pour une entreprise :
-
La réserve légale : elle s’applique pour toute société ayant réalisé des bénéfices au cours de l’année passée. Ce fonds de garantie, qui se présente sous la forme de réserve de liquidités, doit notamment permettre de solidifier la trésorerie et de renforcer les capitaux propres.
-
La réserve statutaire : en plus de la réserve légale, les statuts peuvent également prévoir des réserves supplémentaires avant de procéder à la distribution des dividendes. A l’inverse de la réserve légale, les modalités d’affectation sont libres. Concrètement, une entreprise bénéficiaire peut définir le montant de la réserve statutaire en toute liberté, d’une année sur l’autre.
-
La réserve facultative : il arrive parfois que les associés décident d’affecter une partie du résultat en réserve facultative, au lieu de voter une distribution totale des bénéfices ou d’enregistrer le solde en report à nouveau.
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Le fonds de trésorerie / OPC
Souvent présenté comme une alternative au compte épargne, le fonds de trésorerie a pour objectif d’apporter aux investisseurs une modalité de gestion de la liquidité excédentaire, tout en leur fournissant un rendement comparable aux taux du marché monétaire. Ainsi, les Organismes de Placement Collectif sont des organismes permettant d’investir indirectement sur les marchés financiers.
En pratique, un OPC gère un portefeuille collectif, constitué suite à l’investissement de fonds recueillis auprès de plusieurs investisseurs privés. Chaque investisseur possède alors des actions ou des parts de l’OPC contre les fonds accumulés.
Les organismes de placement collectif se retrouvent sous deux formes juridiques principales :
- les SICAV (Sociétés d’Investissement à Capital Variable) : en tant qu’épargnant, vous êtes actionnaire de la SICAV et pouvez vous exprimer sur la gestion de la société au sein des assemblées ;
- les FCP (Fonds Communs de Placement) : vous êtes porteurs de parts mais ne disposez d'aucuns des droits conférés à un actionnaire, mais la société de gestion qui gère le fonds agit au nom des porteurs et dans leur intérêt exclusif.
Grâce à leur diversification, les fonds de trésorerie produisent un maximum de rendement et permettent de limiter les risques grâce à la diversification des valeurs mobilières du portefeuille.
À lire aussi : Le fonds de trésorerie (ou OPC) : un bon placement ?
Les titres de créance négociables
Les titres de créance négociables sont essentiellement utilisés dans le but d’investir et de rémunérer les excédents de trésorerie des entreprises. Ils représentent un placement à court et à moyen terme.
Concrètement, les titres de créance négociables (TCN) correspondent à des dépôts à terme, qui ouvrent droit à un remboursement à échéance fixe. Non côtés en Bourse, ils ne peuvent être négociés que sur le marché monétaire.
Un TCN fonctionne à la manière d’un emprunt : le créancier prête de l’argent et reçoit en contrepartie d’intérêts et d’un remboursement du capital. Une fois l’échéance arrivée, le TCN est racheté par l’entreprise qui l’a émis.
Depuis 2016, les titres de créance négociables sont divisés en deux groupes : les titres négociables à court terme, qui regroupent les anciens certificats de dépôt (émis par les banques) ainsi que les billets de trésorerie (émis par les émetteurs non financiers) ; les titres négociables à moyen terme, qui remplacent les anciens bons à moyen terme négociables.
Les bons du Trésor
Autre placement de trésorerie intéressant pour une entreprise : les bons du trésor. Ces titres à court terme, uniquement émis par l’État, ne peuvent dépasser un an de maturité. Ils constituent une créance sur l’État et prennent la forme de bons du Trésor à taux fixe et à intérêt précompté (BTF). Leur principal avantage repose sur le fait de pouvoir investir à moindre risque puisqu’ils sont garantis par l’État. Et même en cas de problème à l’échelle nationale, la Banque Centrale Européenne assume le rôle de prêteur en dernier ressort.
On distingue ainsi trois types d’obligations gouvernementales :
Les Bons du Trésor à taux fixe et intérêt précompté (BTF) : ce sont des obligations dont l’échéance est inférieure à 1 an ; Les Bons du Trésor à taux fixe et à intérêt annuel (BTAN) : ils ont des maturités comprises entre 2 et 5 ans ; Les Obligations Assimilables du Trésor (OAT) : ce ne sont pas des bons du Trésor à proprement parler. Ce sont des obligations de long terme, en majorité émises sur 10 ans voire 30 ans.
Les Bons du Trésor peuvent être souscrits par :
- les banques ;
- les établissements financiers ;
- les collectivités locales ;
- les autres investisseurs ; personnes physiques ou morales par l'intermédiaire de leurs banques.
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Le certificat de dépôt négociable
Titre de créance à destination à la fois des particuliers et des entreprises, le certificat de dépôt négociable (CDN) s’échange sur les marchés monétaires. Toutefois, son montant minimum d’investissement conséquent (150.000€) convient davantage aux investisseurs professionnels.
La rémunération du CDN est étroitement liée aux taux du marché monétaire, auxquels il faut ajuster la marge des banques. Elle peut être indexée sur l’EONIA (Euro OverNight Index Average), taux d’intérêt interbancaire quotidien dans la zone euro.
A noter que les intérêts d’un certificat de dépôt négociable sont assujettis à l’impôt sur le revenu ou aux prélèvements sociaux, même en cas de revente avant échéance. Dans ce cas-là, la plus-value est taxée comme les autres valeurs mobilières.
Les Negotiable European Commercial Paper
D’une durée maximale d’un an, un Negotiable European Commercial Paper (NEU-CP) fait partie des placements à court terme. Ces titres négociables ne peuvent être émis que sur le marché des NEU CP – NEU MTN en zone Euro. Ils sont essentiellement utilisés par des entreprises à la recherche de fonds, puisqu’il s’agit d'une alternative aux financements plus classiques.
Le marché des NEU-CP est accessible à tout type d’émetteur financier ou non, aux investisseurs internationaux et acteurs publics sous certaines réserves. Parmi eux, on peut citer par exemple les compagnies d’assurance ou les organismes de placement collectif en valeurs mobilières ; de cette manière, les particuliers ont également la possibilité d’investir indirectement.
Le montant minimal de l’émission ne peut être inférieur à 150.000€ (sauf si la documentation juridique n’est pas rédigée en français, auquel cas cette somme plancher s’élève à 200.000€).
Les Negotiable European Medium Term Note
Communément appelé Eurobillet à moyen terme, l’Euro Medium Term Note (EMNT) consiste en un instrument de dette flexible à moyen terme émis par une entreprise. Il offre à une entreprise la possibilité d’emprunter rapidement sur les marchés lorsqu’elle en a besoin, et éventuellement de suspendre l'offre en cas d’objectifs de financement sont saturés. L’EMNT se situe à mi-chemin entre un billet de trésorerie et une obligation d’entreprise.
Ces titres de créance ne sont cependant pas garantis et arrivent en principe à échéance cinq à dix ans après leur émission. Ils sont ainsi appelés car ils sont en principe émis dans les pays dont la devise et les échanges commerciaux se font en euros.
Les Euro Medium Term Note se différencient des Negotiable European Commercial Paper et des obligations d’entreprise à la fois par leur durée mais aussi par leurs modalités d’attribution. Chaque émission fournit à l’émetteur la possibilité d’adapter les caractéristiques de ses titres à la tendance du marché.
En principe, les EMTN sont particulièrement appréciés des entreprises avec une trésorerie importante puisqu’ils rapportent un taux d'intérêt plus élevé que les autres investissements à court terme.
Comparatif des meilleurs placements de trésorerie en 2022
Retrouvez dans le tableau ci-dessous un comparatif des différents placements possibles :
HORIZON | RENDEMENT ATTENDU | RISQUE | LIQUIDITÉ | |
---|---|---|---|---|
Compte à terme | De 1 mois à 10 ans | < 0,70 % | Aucun | Bonne : retrait en 32 jours |
Contrat de capitalisation | > 4 ans | - Fonds euro : autour de 1 % - UC : de négatif à très élevé |
- Fonds euro : capital garanti - UC : risque de perte en capital selon l'évolution des marchés |
Bonne : rachat en 30 jours |
Pierre-papier OPCI | > 4 ans | 3-4 % (revalorisation des parts) | Risque de perte en capital selon l'évolution du marché immobilier et des marchés financiers | - Hors contrat de capitalisation : 15 jours pour vendre - En contrat de capitalisation : quelques jours |
Pierre-papier SCPI | > 8 ans | 4-6 % (loyers reçus + revalorisation des parts) | - Évolution des loyers non garantie - Risque de perte en capital selon l'évolution du marché immobilier |
- Hors contrat de capitalisation : plusieurs mois pour vendre - En contrat de capitalisation : quelques jours |
Compte-titres | > 8 ans | 7 % (moyenne annuelle lissée) | Risque de perte en capital selon l'évolution des marchés financiers | Excellente : vente en 1 clic des actions cotées en bourse |
Produits structurés | > 8 ans | 7 % (moyenne annuelle lissée) | Risque de perte en capital selon l'évolution des marchés financiers | Bonne : vente en quelques jours |
Crowdfunding | Entre 1 an et 5 ans selon le projet choisi | Entre 3 % et 10 % par an selon le projet | Risque de défaut de paiement de la part de la société emprunteuse | Investissement bloqué jusqu'à l'issue du prêt |
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