DAF : comment optimiser la gestion des risques financiers de votre entreprise

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Dans un environnement en constante évolution, les DAF jouent un rôle clé dans la pérennité et la croissance des entreprises en anticipant et gérant les risques financiers pour garantir leur stabilité et conformité. Face à la multitude de risques auxquels les entreprises sont confrontées, il est essentiel pour les DAF de mettre en place des stratégies de gestion des risques efficaces et adaptées, assurant ainsi la protection de la santé financière, l'optimisation de la performance, l'adhésion aux réglementations et la préparation aux situations imprévues.

Cet article explore les différents types de risques auxquels les entreprises doivent faire face, notamment les risques financiers, et propose des pistes de réflexion pour les DAF afin de les anticiper et de les gérer de manière optimale. En procédant à l'identification, l'évaluation et la mise en œuvre de mesures pour atténuer ces risques, le DAF joue un rôle essentiel dans la pérennité de l'entreprise, contribuant ainsi à sa croissance à long terme.

C'est quoi la gestion des risques financiers ?

La gestion des risques financiers est un processus essentiel qui vise à identifier, évaluer, surveiller et maîtriser les risques financiers auxquels une entreprise est exposée. Ces risques peuvent inclure les fluctuations des taux de change, les variations des taux d'intérêt, les risques de crédit, les risques de liquidité et les risques de marché, parmi d'autres. L'objectif principal de la gestion des risques financiers est de minimiser l'impact de ces risques sur la performance financière et la valeur de l'entreprise.

Pour gérer efficacement les risques financiers, les entreprises mettent en place des stratégies et des politiques de gestion des risques qui tiennent compte de leur tolérance au risque, de leurs objectifs financiers et de leurs contraintes réglementaires. Ces stratégies peuvent inclure l'utilisation d'instruments financiers tels que les options, les swaps et les produits dérivés pour couvrir les risques de marché, ainsi que la diversification des investissements et la mise en place de procédures de contrôle interne pour réduire les risques opérationnels.

Les différents types de risques

Risques macro

Les risques économiques englobent divers facteurs qui menacent les flux financiers liés aux activités de l'entreprise et qui sont issus du monde économique ou réel. Ces facteurs incluent les fluctuations de l'activité de l'entreprise, les politiques gouvernementales du pays, les catastrophes naturelles, l'inflation, entre autres. Ces risques peuvent avoir un impact significatif sur la performance financière et la stabilité de l'organisation. Il est donc crucial pour les entreprises de surveiller et de gérer activement ces risques économiques afin de minimiser leur impact.

Risques individuels

Les risques financiers ne portent généralement pas directement sur les flux financiers et sont propres au domaine de la finance. Ils ne sont pas imputables à l'entreprise elle-même, mais résultent de la sphère financière dans laquelle elle opère. Parmi ces risques, on trouve les risques de liquidité, de change et de taux.

Nous détaillerons dans la prochaine partie les typologies de risques en général.

Panel : quels sont les risques en général ?

Dans cette section, nous listons les différents risques qu’un DAF doit anticiper pour construire sa stratégie financière.

Risques industriels, commerciaux, sociaux : très divers, ils contribuent à une altération de la performance financière.

Risque de taux d’intérêt : lié aux fluctuations des taux de référence (EURIBOR, €STR...).

Risque politique : guerre, révolution, nationalisation sans indemnité suffisante…

Risque réglementaire : changement de loi ou de réglementation. Le RGPD constitue un bon exemple : si une entreprise ne respecte pas les exigences du RGPD, elle s'expose à des sanctions financières pouvant atteindre jusqu'à 4% de son chiffre d'affaires annuel mondial ou 20 millions d'euros, selon le montant le plus élevé.

Risque d’inflation : risque d’être remboursé dans une monnaie dépréciée.

Risque naturels : comme les tempêtes, séismes, innondations etc.

Risque conjoncturel : anticipation des fluctuations de l’activité, enthousiasme en Bourse…

Quels sont les risques en finance d’entreprise ?

Risques de fraude

Ce type de risque est possible tant en interne que depuis l’extérieur de l’entreprise. En interne, cela peut s’illustrer avec le détournement de fonds, la fraude comptable (manipulation des états financiers pour dissimuler des pertes, gonfler des revenus ou masquer des activités illégales) ou l’abus de biens sociaux.

Depuis l’extérieur, il existe par exemple le hameçonnage (e-mails ou des messages frauduleux pour inciter les employés à révéler des informations sensibles, telles que des mots de passe ou des données bancaires), le vol d’informations, l’espionnage industriel etc. Dans une étude PwC/DFCG sur les priorités 2024 des directeurs financiers, 70 % des ETI et PME ont indiqué que le risque cyber est aujourd'hui plus élevé qu'auparavant.

Pour se prémunir des risques de fraude, qu’ils proviennent de l’interne ou depuis l’extérieur, il est recommandé de séparer les tâches et de diversifier les responsables/validateurs, de faire des contrôles à priori et embarqués dans les outils (validation écritures comptables), ainsi que des contrôles réguliersà postériori (revue de bilan par exemple). Pour les risques externes plus précisément, il faut mettre en place une forte politique de prévention et de formation au sein de l’entreprise, et s’équiper d’outils qui permettent de détecter les potentielles attaques.

Risques liés à la gestion de trésorerie

Risque de liquidité

Ce type de risque se traduit par une impossibilité de faire face à des échéances de trésorerie. En détails, à court terme, il représente un risque de “trou” de trésorerie sur des phases critiques (paiements de salaires, échéances de remboursement d’emprunts…).

Sur les financements à long terme, le risque pèse plutôt sur la continuité d’exploitation si les besoins ne sont pas anticipés : en cas de dépense importante imprévue, l’entreprise court un risque d’illiquidité.

Risques liés aux placements de trésorerie

Côté placements de trésorerie maintenant, le risque est de manquer une opportunité de placement (taux d’intérêt élevé et trésorerie excédentaire disponible), de les sous optimiser ses opérations ou le risque de perte en capital sur les placements. Pour cela, il faut utiliser de bons outils et une méthode rigoureuse pour identifier la trésorerie excédentaire à placer, à quel horizon, sur quel taux d’intérêt etc.

Risque de change

Parlons maintenant du risque de change. Également appelé risque de devises, il correspond au risque financier auquel une entreprise ou un investisseur est exposé en raison des fluctuations des taux de change entre différentes devises. Ce risque peut affecter la valeur des actifs, des passifs, des revenus et des dépenses d'une entreprise lorsqu'ils sont convertis d'une devise à une autre. Les variations des taux de change peuvent entraîner des gains ou des pertes non réalisés sur les transactions internationales, les investissements étrangers et les opérations de change.

Retrouvez notre fiche pratique sur le risque de change juste ici.

Risques liés à la compliance

Il faudra également prendre en compte les risques liés à la compliance en fonction du secteur d’activité de chaque entreprise :

  • Conformité comptable : certification des comptes
  • Risque fiscal / URSSAF si contrôle : rôle des conseils, audit de risque
  • Évolutions normatives : veille, anticipation, outils…
  • Sinistre (naturel, dirigeant, cyber…) : gestion des assurances
  • Risque business KYC/KYS (normes ISO, ESG, Cyber…)

Risque de marché

Exposition à une évolution défavorable des taux et des prix

Risque de crédit (ou risque de contrepartie)

Risque de perte financière en cas de défaillance d'un débiteur ou d'une institution financière. Le risque de contrepartie comprend le risque systémique : il s’agit du risque d’effondrement du système financier.

Risques business et opérationnels

Pour commencer, il faut aborder l’optimisation du BFR : cela implique de surveiller et d'optimiser le poste client (délais de paiements), les stocks (prévisions de ventes et anticipation des besoins pour éviter les problèmes d'approvisionnement ou les sur-stocks) et le poste fournisseurs. Il faut également inclure le risque de fiabilité des prévisions financières : qualité et mises à jour non optimales du business plan.

Il faut également considérer les dérapages des coûts d’exploitation : budgets, contrôles, reporting..

Les opérations de fusion et acquisition (M&A) génèrent des risques qui nécessitent de maîtriser le volet financier en amont (due diligence) puis post-opération (structuration process, équipes…)

En dernier lieu, il existe des événements type Black Swan : cela fait référence à une occurrence dont la probabilité est très faible et qui possède trois attributs distincts : imprévisibilité, conséquences significatives et impact dévastateur, étant donné que personne n'aurait pu anticiper qu'un tel événement puisse survenir. Un exemple nous vient facilement à l’esprit : la crise du COVID 19 et ses répercussions sur l’activité des entreprises.

Comment gérer les risques financiers et quelles sont les 4 étapes d'un processus de gestion des risques

Nous l’avons vu en début d’article : les risques sont multiples et doivent donc être appréhendés individuellement, et en fonction des processus et des ressources de l’entreprise. Nous avons néanmoins récapitulé les principaux points à respecter pour gérer les risques financiers :

Politiques et procédures adaptées à chaque type de risque

L’idée est de s'assurer que lesmesures de prévention et de contrôle sont adaptées aux besoins de l'entreprise et qu'elles sont mises en œuvre de manière cohérente et systématique. Pour cela, vous pourrez évaluer et classer les risques en fonction de leur matérialité et probabilité, en accordant une attention particulière aux risques présentant une combinaison élevée de ces deux facteurs, avant de s'attaquer aux risques moins critiques.

Cela vous permettra de faire des arbitrages entre les coûts des contrôles et des processus à mettre en place et leurs impacts potentiels face aux risques.

Stratégie d'atténuation des risques (évitement, auto-couverture)

La stratégie d'atténuation des risques consiste à déterminer les meilleures approches pour réduire l'impact potentiel des risques sur l'entreprise. Cela peut inclure l'évitement des risques (ne pas s'engager dans des activités à haut risque), l'auto-couverture (réduire l'exposition aux risques en diversifiant les activités) ou la mise en place de mécanismes de transfert de risques (assurances, contrats de couverture, etc.).

Culture du risque

Un DAF peut insuffler la culture du risque dans son entreprise en adoptant plusieurs stratégies et actions :

  • Sensibilisation et communication : informer et sensibiliser les employés sur l'importance de la gestion des risques..
  • Intégration du risque : encourager l'évaluation des risques dans le processus de prise de décision.
  • Responsabilisation : assigner des responsabilités en matière de risque et encourager la collaboration entre les départements.
  • Élaborer des politiques et procédures claires pour la gestion des risques.
  • Mettre en place un système de suivi et d'évaluation pour mesurer l'efficacité des actions et identifier les améliorations.
  • Encourager la culture du risque en valorisant les contributions des employés à la gestion des risques.

Formation gestion des risques financiers

La formation en gestion des risques financiers couvre divers axes clés, tels que :

  • les fondamentaux des risques financiers,
  • l'analyse et l'évaluation des risques,
  • les instruments financiers et stratégies de couverture,
  • la gestion des risques de crédit, de liquidité et opérationnels,
  • la conformité réglementaire et le reporting,
  • la gouvernance et la culture du risque.

Vous l’aurez compris, la gestion des risques financiers est un élément clé pour assurer la pérennité d'une entreprise. Les directeurs financiers doivent adopter une approche proactive et structurée pour identifier, évaluer et atténuer les risques potentiels. En investissant dans la formation des employés, l'utilisation de technologies de pointe et la collaboration avec des partenaires de confiance, les directeurs financiers peuvent non seulement protéger leur entreprise contre les menaces actuelles, mais aussi anticiper et s'adapter aux défis futurs. Ainsi, une gestion des risques financiers bien maîtrisée contribuera à renforcer la résilience de l'entreprise, à améliorer sa performance et à créer de la valeur pour l'ensemble des parties prenantes.

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