Baromètre : Comment les PME réagissent-elles à l'inflation ?

Temps de lecture: 4 min

Nous avons interrogé plus de 100 de nos clients français pour comprendre comment l’inflation les impacte. Nos répondants sont des PME faisant entre 1 et 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. Voici les principaux enseignements de cette étude.

1- La grande majorité des entreprises sont impactées par l’inflation

77 % des répondants nous indiquent que l’inflation impacte leur entreprise, d’une manière ou d’une autre. La question était volontairement générale. Elle souligne combien les entreprises qui échappent à l’inflation sont une exception.

2- Le top 3 des priorités en matière de gestion de trésorerie pour les 12 prochains mois** : hausse des cours de l’énergie (49 %), accès au financement (51 %) et hausse du coût des matières premières (64 %)

Priorités en matière de gestion de trésorerie

3- Seule une minorité des entreprises s’attend à une compression de leur marge

C’est un résultat qui peut surprendre. L’envolée des cours des matières premières et du coût de l’énergie fait plutôt craindre un effondrement des marges et même des faillites. En réalité, les PME semblent déterminées à maintenir leur marge, en transférant la hausse de leurs coûts sur leurs clients. Ainsi, 60 % augmentent ou vont augmenter leur prix de vente pour maintenir leur marge. 19 % souhaitent réduire leurs coûts pour maintenir leur marge, sans augmenter leur prix de vente. Et 16 % ne peuvent pas passer l’inflation à leurs clients ni réduire suffisamment leurs coûts, et s’attendent par conséquent à une compression de leur marge.

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4- La principale action de réduction des coûts passe par des gains d’efficience

Seuls 14 % des répondants pensent adapter la taille de leurs équipes. Cette réponse ne surprend pas puisque le sujet est sensible et très encadré dans le droit français. Comme les entreprises ont peu de marge de manœuvre en la matière, c'est donc sur le terrain de la productivité que se jouera d’abord le combat du maintien des marges. Elles vont donc chercher à augmenter leur chiffre d’affaires tout en maintenant leur masse salariale et leurs dépenses.

Les PME vont également chercher à réduire leurs dépenses en achats, par la renégociation de leurs contrats fournisseurs ou la réduction des quantités commandées. Ce dernier point peut les conduire à vendre moins en quantité, mais rappelons que 60 % comptent augmenter leurs prix, la réduction des quantités vendues peut donc être compensée par l’augmentation du prix, et contribuer à maintenir tant la marge que le chiffre d’affaires.

5- La majorité compte augmenter leurs salariés cette année

58 % des entreprises interrogées vont augmenter leurs salariés cette année. En moyenne, l’augmentation serait de 3,2 %. Ces résultats sont très similaires à ceux du dernier baromètre Rexocode-BPI France, où 55 % des entreprises indiquaient vouloir augmenter leurs salaires de 2,7 % en moyenne. Les 2 dernières éditions de ce baromètre ont mis en avant une hausse du montant des augmentations (2,2 % à 2,7 %). Puisque notre étude a été réalisée 2 mois après et que l’inflation n’est pas encore maîtrisée, le résultat (+ 3,2 %) nous paraît logique. Rappelons également qu’entre janvier et août 2022, l’inflation a oscillé entre 3 et 6 % chaque mois, d’après les données de l’INSEE.

Un élément intéressant, parmi les entreprises qui s’attendent à une compression de leur marge, la moitié compte tout de même augmenter leurs salariés. En revanche, l’augmentation devrait être plus faible, à + 2,5 %.

6- Les délais de paiements sont en hausse et vont continuer à augmenter

Nous avions noté en juillet dernier que les délais de paiement sont en forte hausse sur la première moitié de l’année. Les résultats de notre étude confirment cette tendance. 45 % des répondants constatent ainsi un allongement des délais de paiement de leurs clients.

On retrouve néanmoins le poker menteur dont les entreprises sont coutumières : dire qu’elles paient toujours leurs fournisseurs en temps et en heure mais que leurs clients les paient en retard. 37 % des répondants confirment qu’ils ont allongé les délais de paiement de leurs fournisseurs, en moyenne de 22 jours. C’est presque 20 % de moins que le nombre d’entreprises qui affirment subir un allongement des délais de paiement de leurs clients.

La situation devrait empirer sur ce point. Un tiers des entreprises qui n’ont pas augmenté leurs délais de paiement fournisseurs vont le faire. Et celles qui l’ont déjà fait comptent l’allonger encore de quelques jours.

Or il semble que les entreprises ne soient pas prêtes à faire face à cette tension sur leur trésorerie. Moins d’une sur deux cite la gestion de l’allongement des délais de paiement de leurs clients comme une de leurs priorités en matière de gestion de trésorerie. C’est une situation classique de théorie des jeux et de passager clandestin. Les PME allongent les délais de paiement de leurs fournisseurs en espérant que leurs clients ne les imitent pas. Raison de plus pour être au plus près de son poste clients et d'anticiper ses relances, tout en restant dans les clous de la relation commerciale négociée avec ses fournisseurs quant à leur paiement.

7- Pas de craintes sur le remboursement des PGE

39 % des entreprises interrogées n’ont pas eu recours à un PGE. Parmi celles qui en ont un, 90 % pensent pouvoir le rembourser. A ce stade, le remboursement des PGE semble donc un non-sujet. C’est d’ailleurs ce que confirme la Banque de France, pour qui le taux de défaut sur les PGE devrait s’établir à 3 %, contre 7 % anticipés au lancement du programme.

8- Des difficultés accrues d’accès au financement

49 % des entreprises interrogées le constatent. Sur ce point également, la question était volontairement généraliste, pour englober toutes les formes de financement (capital et dette par exemple).

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