Days Sales Outstanding (DSO) : un indicateur clé de votre trésorerie

Le Days Sales Outstanding (DSO) est un indicateur financier déterminant dans la gestion de trésorerie et l’amélioration du BFR. Les délais de paiement constituent une problématique récurrente des entreprises, les PME sont celles qui en souffrent le plus. En 2020, 90 % des entreprises françaises ont connu une dégradation de leur DSO. Alors qu’est ce que le DSO ? A quoi sert-il et quel enjeu pour l’entreprise ? Quels sont les derniers chiffres du DSO en France ? Comment le calculer et l’optimiser ? Décryptage et éléments de réponse dans cet article.
Days Sales Outstanding (DSO) : définition
Le DSO, acronyme de Days Sales Outstanding, est un indicateur financier qui désigne le délai moyen de paiement des clients d’une entreprise, entre le moment de la facturation du client et son encaissement.
Pour les entreprises qui procèdent à des ventes à crédit (très fréquent dans le B2B par exemple), le DSO mesure le nombre de jours de chiffre d'affaires nécessaires pour recouvrer leurs créances clients.
Le DSO est déterminé par 3 variables :
- le délai de paiement moyen accordé aux clients (par exemple 30 jours après facturation) ;
- les acomptes ;
- le nombre de jours moyen de retard de paiement.
Le DSO est une composante essentielle du Besoin en Fonds de Roulement (BFR), qui représente le montant nécessaire pour financer les décalages entre les encaissements et les décaissements de trésorerie.
En français, "Days Sales Outstanding" peut se traduire de deux manières possibles :
- DMP : Délai Moyen de paiement client
- NJC : Nombre de jours de crédit clients
L'unité de mesure du DSO est le nombre de jours de chiffre d'affaires.
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Les chiffres du DSO en France
Les délais de recouvrement en France en 2020 sont de 52 jours, soit plus que la moyenne européenne estimée à 44 jours (source : enquête du Baromètre Altradius des Pratiques de paiement).
De manière générale, l’enquête met en exergue l’impact de la crise sanitaire sur les retards de paiement et les prolongements du DSO en comparaison à la période avant Covid-19.
Quelques chiffres liés à la crise Covid-19 :
- 90 % des entreprises ont connu une dégradation de leur DSO en 2020 ;
- 2 fois plus d'entreprises ont été réglées à plus de 90 jours par rapport à 2019 ;
- 45 % des entreprises ont attendu jusqu'à 30 jours supplémentaires pour être payées ;
- Les retards de paiement des clients B2B en France ont augmenté en moyenne de 78 %.
A propos des délais de paiement, on vous explique tout :
Pourquoi suivre son DSO ?
Plus un client met longtemps à régler sa facture, plus vous devez avancer des frais pour poursuivre votre activité et donc plus la trésorerie de l’entreprise sera directement impactée. En cas d’impayé, le DSO se rallonge indéfiniment sur la facture liée, et votre entreprise est alors soumise au risque client.
Le suivi du DSO est donc indispensable pour l'entreprise :
- il permet d'analyser le risque client et de gérer le credit management,
- il permet de mesurer la performance du recouvrement des factures,
- il est un élément central de la bonne gestion de trésorerie,
- il renvoie ainsi à une bonne santé financière.
Plus votre délai moyen de recouvrement est faible, plus cela signifie que vous encaissez rapidement vos clients, et donc plus votre trésorerie est importante et disponible.
Cependant, cet indicateur varie en fonction des secteurs d’activité, il n’est donc pas comparable d’une entreprise à l’autre. L'objectif est donc le réduire au maximum, tout en restant dans les pratiques du secteur.
A lire aussi : Délais de paiement entre professionnels, que dit la loi et comment améliorer son BFR ?
Comment calculer le DSO ?
Il existe plusieurs méthodes de calcul du DSO. Nous allons vous présenter les deux plus pertinentes pour une entreprise : la méthode comptable ou le count back, également appelée méthode par épuisement des capitaux.
Calcul du DSO par la méthode comptable
On peut calculer le DSO à partir des données comptables : le bilan et le compte de résultat. La formule de calcul du DSO par la méthode comptable est la suivante :
DSO = Créances TTC X Nombre de jours / Chiffres d’affaires
L'avantages de cette méthode de calcul, c'est qu'elle est très simple à réaliser. L'inconvénient, c'est que le résultat est très volatile d'un mois sur l'autre et qu'il est fortement impacté par les variations de chiffre d'affaires, ce qui n'est pas représentatif de la performance en gestion du poste clients. Il est imprudent de tirer des conclusions sur une soudaine baisse ou hausse de cet indice. Il doit donc être interprété sur du moyen terme en prenant en compte, par exemple, une moyenne glissante sur 6 mois.
Un exemple pour mieux comprendre :
Votre entreprise possède en fin de mois un encours de 30 000 € TTC et un chiffre d’affaires de 60 000 € TTC sur la base d’une période de 90 jours.
Voici le calcul qui s’applique : 30 000 X 90 / 60 000 = 45 jours.
Ce résultat vous indique le nombre de jours moyen indispensable au recouvrement des comptes clients.
Avec cette méthode, on peut différencier les encours courants et les encours exigibles. Cela permet de distinguer 2 types de DSO :
- le DSO contractuel est dû à des délais contractuels trop longs, et donc à renégocier,
- le DSO retard ou subi est dû à des retards clients, et c'est donc le process de recouvrement des créances qui est à revoir.
Calcul du DSO par épuisement (ou count back)
La méthode de calcul du DSO par épuisement de l’encours du chiffre d'affaires consiste à soustraire le chiffre d'affaires TTC de l'encours de créances clients chaque mois, et d'additionner le nombre de jours de chacun des mois correspondant jusqu'à épuisement de l'encours. On l'appelle aussi méthode "count back" ou "d'épuisement des capitaux".
Avec cette méthode, on peut calculer le DSO pour l'ensemble du poste clients, ou pour un groupe de clients ou pour un seul client.
C'est une méthode de calcul qui permet de prendre en compte la saisonnalité et les variations du chiffre d'affaires, mais qui est plus complexe à mettre en œuvre.
Un exemple pour mieux comprendre :
En juillet : le CA réalisé est de 9000€, le mois compte 31 jours et votre entreprise possède un encours client de 20000€ au 31 juillet. L'encours ne pouvant pas être apuré par le CA dans ce mois, l'ensemble des jours du mois sera pris en compte, soit 31 jours.
En juin : le CA du mois s'élève à 8000€, le mois compte 30 jours. Ce chiffre d'affaire ne permet pas d'apurer l'encours restant, s'élevant à 11000€ (encours restant à apurer : 20 000 € d'encours au 31 Juillet - 9 000€ de CA de Juillet). L'ensemble des jours de ce mois sera pris en compte, soit 30 jours.
En mai : le CA du mois s'élève à 7000€, le mois compte 31 jours. Ce chiffre d'affaire permet d'apurer l'encours restant s'élevant à 3000€ (encours restant à apurer : 20 000 € d'encours au 31 Juillet - 9 000 € de CA de Juillet - 8000€ de CA de Juin). L'encours est apuré pendant le mois, le prorata des jours du mois seront pris en compte, soit 3000 / 7000 * 31 jours = 13 jours de DSO en mai.
Le DSO par "count back" au 31 Juillet est de 31 (jours en Juillet) + 30 (jours en Juin) + 13 (jours en Mai) = 74 jours.
Comment interpréter le DSO ?
Si nous nous en tenons à l’interprétation pure du taux de DSO, voici les enseignements et analyses à retenir.
En pratique, si votre DSO est bas, cela indique que les délais de paiement sont courts. Vous disposez donc d’une trésorerie disponible, et par la même occasion plus importante. Dans cette situation précise, vous contribuez à réduire votre besoin en fonds de roulement.
A contrario, si votre DSO est élevé, cela signifie que les délais de paiement sont longs. A noter : la durée des délais de paiement peut être allongée dans certains cas spécifiques : lors d’une convention de secteur ou lors d’un paiement entre professionnels (B2B). Dans ce contexte, cela impacte directement la trésorerie de l’entreprise, la disponibilité en liquidité devient négative, créant ainsi un besoin de trésorerie.
La pratique à mettre en place : suivre l'évolution de son DSO dans le temps, de façon mensuelle par exemple.
DSO et BFR : quelle cause à effet ?
Le DSO fait partie intégrante des éléments du Besoin en Fonds de Roulement (BFR).
Pour mieux comprendre la définition du BFR, voici une explication simple. En général, une entreprise doit dépenser de l’argent pour en gagner. Par exemple, dans le cas d’une entreprise industrielle, elle achète des matières premières afin de les transformer puis de les vendre ; dans le cas d’une entreprise de commerce, elle achète des produits, les stocke et les revend ; une entreprise de services va exécuter une tâche pour un client puis va le facturer, etc.
Cela crée un décalage de trésorerie : à l’instant T, l’entreprise n’a pas les mêmes flux d’argent entrants et sortants. Le calcul du Besoin en Fonds de Roulement (BFR) permet de mesurer ce décalage entre stocks et créances clients d’une part, et dettes aux fournisseurs d’autre part.
Le DSO est donc directement corrélé au BFR :
-
Plus le DSO est faible, plus le BFR est faible. En effet, plus vous encaissez vos clients rapidement, et moins vous avez de décalages de trésorerie entre vos décaissements (salaires, factures fournisseurs...) et vos encaissements clients. Vos besoins de financement du cycle d'exploitation sont donc moins importants, et donc votre BFR est moins élevé.
-
Plus le DSO est élevé, plus le BFR est fort. Car plus le DSO augmente, et plus votre besoin de financement à court terme est important, et donc le BFR accroît aussi en parallèle ainsi que les coûts associés et les risques de défaillance. Un phénomène qui finit par influer directement la rentabilité.
Mais le DSO n'est pas le seul facteur qui influence le BFR. Le besoin en fonds de roulement est également impacté par le délai de paiement fournisseurs, et le délai moyen de rotation des stocks.
À lire aussi : BFR élevé : comment anticiper et mieux gérer sa trésorerie ?
DSO, DIO et DPO : quels sont les liens ?
En termes d’indicateurs, en parallèle du DSO, deux autres marqueurs sont également observés et utilisés dans le cadre d’un pilotage financier. Il s’agit du DPO et DIO.
Ces derniers complètent le DSO, mais surtout, ils représentent de véritables outils de mesure des postes clés du BFR.
Le DPO (Days Payable Outstanding)
Le DPO (Days Payable Outstanding) correspond au délai moyen (en jours) de paiement de vos factures à vos fournisseurs.
Pour le calculer, voici la formule :
DPO = Comptes créditeurs finaux / (Coût des marchandises / 365) = X jours
Plus votre DPO est élevé, plus vous avez de délai pour payer vos fournisseurs : le but étant de négocier les conditions les plus avantageuse pour vous, avec les délais les plus longs, tout en honorant vos créances et en évitant d'être considéré comme un mauvais payeur.
Le DIO (Days Inventory Outstanding)
Le DIO correspond au Days Inventory Outstanding, à savoir le délai moyen (en jours) de rotation des stocks.
Il se calcule de la manière suivante :
DIO = Stock moyen / (Prix d’achat des marchandises vendues / 365) = X jours.
Avoir une grille de lecture sur ces trois indicateurs est utile à de nombreux égards. Il faut savoir que le poste client, les fournisseurs et les stocks constituent pour la majorité des entreprises les trois éléments majeurs du besoin en fonds de roulement.
Mesurer ces 3 indicateurs simultanément vous permet de connaître votre besoin en trésorerie, ainsi vous êtes plus apte à savoir où vous vous situez, vous appréhendez mieux vos forces et faiblesses. Ce marqueur vous donne un repère pour pouvoir déployer des actions en conséquence.
Grâce aux résultats obtenus, vous disposez d’une analyse précise, cette dernière vous aidera à choisir les solutions les plus adaptées pour optimiser le BFR.
Comment mieux gérer votre BFR ? Découvrez le témoignage du dirigeant d'une entreprise industrielle :
Comment améliorer son DSO ?
Plusieurs leviers peuvent être activés pour optimiser votre DSO. Cela peut se jouer à différents niveaux : négociation du mode de facturation et des délais de paiement, politique d'acompte, process de relance, automatisation du recouvrement, gestion des litiges... Voici quelques pistes :
- Négocier des délais de paiement plus courts avec vos clients ;
- Obtenir un acompte dès la commande ;
- Relancer régulièrement et proactivement vos clients ;
- Mettre en application un processus de recouvrement performant ;
- Réduire les délais de traitement des litiges déclarés sur les créances ;
- Mobiliser les créances clients auprès d’organismes financiers (cession Dailly, escompte bancaire, affacturage).
Découvrez d'autres trucs et astuces de DAF dans cette fiche pratique :

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