Les besoins de trésorerie en entreprise font partie du quotidien de l’entrepreneur. Pourtant, il arrive qu’un dirigeant ne parvienne plus à faire face à cette problématique. La situation peut dégénérer et éventuellement causer une situation de défaut de paiement dans le pire des cas. Heureusement, avant d’en arriver là, plusieurs options peuvent être utilisées par le chef d’entreprise pour redresser la barre : meilleure gestion de la trésorerie, réduction du besoin de trésorerie, ou financement.
Définition
Le besoin de trésorerie, également appelé Besoin en Fonds de Roulement (BFR), est l’argent dont a besoin l’entreprise pour pouvoir fonctionner correctement et couvrir ses décalages de flux de trésorerie, correspondant aux décaissements (dépenses) et aux encaissements (entrées d’argent).
Comment faire face à un problème de trésorerie ? Agicap vous dévoile tout :
Pourquoi une entreprise fait face à des besoins de trésorerie
Penchons-nous dans un premier temps sur les raisons pour lesquelles une entreprise connaît des besoins de trésorerie. Ce sont des besoins “normaux” qui concernent la majorité des entreprises. C’est d’ailleurs un aspect essentiel de la gestion de trésorerie pour le dirigeant.
Délais de paiement
Les délais de paiement sont le quotidien de certaines entreprise qui permettent à leurs clients de payer leurs factures plus tard (généralement 30, 45 ou 60 jours) : une créance client n’est en général pas payée de suite.
Si c’est une pratique commerciale courante, notamment lorsque l’on travaille avec des grands comptes ou des institutionnels, les délais de paiement ne sont pas sans risque pour l’entreprise qui les accorde.
En effet, pour fonctionner, une entreprise doit souvent réaliser des décaissements avant d’avoir pu encaisser la créance : achat de stocks, investissement, paiement des salaires, paiement des charges courantes, etc. C’est ce qui génère un besoin de trésorerie dans l’entreprise.
D’où l’intérêt de réaliser en amont un tableau de trésorerie pour être en mesure d’anticiper les besoins de trésorerie de votre entreprise. Mal géré, et mal anticipé, ce besoin en trésorerie peut mettre le dirigeant au pied du mur.
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Stocks
Tout stock immobilisé génère de facto un besoin de trésorerie : les marchandises sont payées dès à présent, mais les encaissements n’auront lieu qu’à la vente du stock. Pour cette raison, le stock doit être optimisé de manière à répondre le mieux possible aux besoins de l’entreprise tout en “immobilisant” un minimum la trésorerie : amélioration de la fréquence de rotation, diminution de la quantité stockée…
Investissement
Une entreprise qui souhaite se développer peut être amenée à réaliser des investissements : matériel, espace de travail, développement informatique…Tous ces décaissements créent des décalages de trésorerie plus ou moins importants dans l’entreprise. En effet, la société doit décaisser de l’argent immédiatement mais ne tirera les bénéfices de son investissement que plus tard.
Etablir un plan de trésorerie rigoureux permet de mieux évaluer l’impact d’un investissement sur la trésorerie, et si besoin, de décaler ledit investissement pour éviter de subir un trou de trésorerie.
Saisonnalité
La saisonnalité peut également générer un besoin de trésorerie, notamment lorsque l’entreprise connaît un pic d’activité suivi d’une période de creux. Ainsi, tout au long de la période à vide, les charges courantes doivent toujours être payées par l’entreprise, alors que les entrées d'argent se font plus rares du fait de la baisse d'activité.
Il en va de même à l’approche de la période d’activité intense : pour anticiper un pic d’affluence, l’entreprise doit souvent augmenter ses stocks et embaucher du personnel, ce qui augmentera ponctuellement ses besoins de trésorerie qui ne seront pas comblés immédiatement du fait des délais de paiement.
Les causes d’une augmentation des besoins de trésorerie
Si les 4 premiers points que nous avons évoqué juste avant sont expliquent des besoins de trésorerie “structurels”, nous allons désormais nous attarder sur les causes d’accroissement des besoins de trésorerie.
Crise de croissance
C’est un cas auquel peuvent être confrontées les entreprises ou startups qui connaissent une augmentation rapide de leurs ventes. En effet, l’augmentation des vente génère généralement une augmentation des stocks et des créances clients, et donc une augmentation du besoin en trésorerie, qui peut poser problème si cette croissance n’est pas anticipée, via un plan de trésorerie par exemple. Pour illustrer cela, prenons un exemple de crise de croissance.
L’entreprise Dupond qui vend du matériel de cuisine vient de voir son carnet de commandes se remplir d’un seul coup suite au lancement d’un nouveau produit révolutionnaire. Pour faire face à la demande croissante, la direction décide d’embaucher plusieurs personnes et d’augmenter ses stocks.
Problème, le temps de former les salariés et d’installer les nouvelles cuisines, les besoins de trésorerie augmentent. L’entreprise Dupond se retrouve ainsi dans une situation paradoxale : un carnet de commandes plein à craquer mais un besoin de trésorerie tellement élevé que ses réserves ne suffisent pas à tout couvrir.
Retards de paiement et impayés trop fréquents
A ne pas confondre avec des délais de paiement qui sont sciemment accordés par le vendeur, les retards de paiement relèvent de la responsabilité du client qui va pour une raison quelconque ne pas régler sa dette dans les temps. L’entreprise vendeuse se retrouve donc dans une situation ou elle ne peut plus forcément régler ses propres dettes puisque elle n’a pas perçu les fonds dont elle avait besoin au moment prévu.
S’il n’existe pas de solution miracle, certaines bonnes pratiques peuvent permettre de limiter l’impact des retards de paiement :
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Étudiez la situation du client potentiel avant de lui accorder des facilités de paiement : si le prospect n’est pas solvable, privilégiez le paiement comptant.
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Réalisez des prévisions de trésorerie réalistes qui prennent en compte d’éventuels retards de paiement : dans vos tableaux de trésorerie, anticipez d’éventuels retards de paiement en décalant les flux d’encaissements
En cas d’impayé, c’est à dire lorsque le client refuse ou n’est plus en mesure de payer sa créance, plusieurs actions doivent être envisagées: relances, mises en demeure et actions en justice peuvent être nécessaires dans certains cas.
Des fournisseurs n’accordant plus de délais de paiement
En réduisant leur délais de paiement voire en demandant systématiquement un paiement comptant, les fournisseurs peuvent eux-aussi faire grimper les besoins en trésorerie d’une entreprise. L’écart entre vos flux de trésorerie sortants (dépenses) et entrants (recettes) augmente, tout comme votre Besoin en Fonds de Roulement.
Comment réduire les besoins de trésorerie d’une entreprise
Maintenant que nous avons examiné de plus près ce qui génère des besoins de trésorerie, nous allons parler des techniques qui peuvent être appliquées par le gérant pour les limiter mais surtout pour éviter qu’ils ne mettent l’entreprise en danger.
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Se faire payer rapidement
Comme évoqué plus haut, si vous avez des besoins de trésorerie élevés, une des premières choses à faire peut être de réserver l’option des délais de paiement à vos meilleurs / plus gros clients (ceux qui commandent le plus et ont pour habitude de vous payer dans les temps). D’autre part, n’hésitez pas à vous renseigner sur vos nouveaux clients pour déterminer s’ils sont connus pour être de mauvais payeurs : si c’est le cas, exigez des paiements comptants à chaque fois pour éviter de vous retrouver en difficulté.
Optimiser la gestion des stocks
Si les stocks entraînent des besoins de trésorerie quoi qu’il arrive, optimiser leur gestion peut sensiblement améliorer la trésorerie immobilisée. Cela passe d’abord par une méthode adaptée à l’entreprise : par exemple, une entreprise qui a tendance à avoir des ventes de produits irrégulières ferait peut-être mieux d’opter pour une méthode par point de commande : dès que le seuil du stock critique est atteint, une commande est passée. Cela évite donc aux entrepôts de crouler sous la marchandise (c’est à dire de faire “dormir de la trésorerie”) tout en évitant une rupture de stock..
Un suivi rigoureux de la fréquence de rotation des stocks permet à la personne en charge de mieux visualiser les moments les plus propices pour commander et éventuellement de déterminer quels produits ont tendance à mieux s’écouler.
Faire des prévisions grâce à un logiciel de trésorerie
Si les besoins de trésorerie ne peuvent pas tous être éliminés, ils peuvent pour la plupart être anticipés ! Bonne nouvelle, il est possible de faire cela très simplement aujourd’hui. Réaliser un plan de trésorerie prévisionnel est un excellent moyen de visualiser les décaissements à venir et d’anticiper une éventuelle augmentation des besoins de trésorerie de l’entreprise. Si des potentiels problèmes sont identifiés suffisamment en amont, le dirigeant sera plus serein pour mettre en place les actions correctrices sans se retrouver au pied du mur.
Il est en revanche possible que tout le monde ne soit pas familier avec Excel ou n’ait tout simplement pas de temps à y consacrer.
Agicap est un logiciel de gestion de trésorerie en ligne spécialement conçu pour les dirigeants de TPE et PME : intuitif et simple d’utilisation, il permet aux chefs d’entreprises d’automatiser leurs prévisions de trésorerie et de visualiser les flux de trésorerie à venir avec précision, grâce à une fonctionnalité de synchronisation des comptes bancaires. Ainsi, les mauvaises surprises deviendront un mauvais souvenir !

Se faire aider par des experts
Il est aussi possible que le dirigeant ne parvienne pas à identifier avec précisions les besoins en trésorerie de son entreprise ou ne sache pas comment faire face. Aucune honte à ça ! La gestion d’entreprise est une discipline vaste et complexe qui peut parfois être difficile à appréhender sur certains volets, notamment celui de la trésorerie.
Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à prendre contact avec un expert (conseiller en gestion, expert comptable, etc.). Fort de son expérience et de ses connaissances, il sera très certainement en mesure (à la lumière de ses calculs et des informations que vous mettrez à sa disposition) de vous conseiller sur la marche à suivre afin de réduire votre besoin de trésorerie à un niveau acceptable.
Souvent lui-même dirigeant ou ancien chef d’entreprise, le conseiller en gestion peut offrir une aide précieuse en apportant sa vision des choses, fort de son expérience. Si ce type de prestation peut avoir un certain coût (Entre 300€/ mois et 600€/mois), son accompagnement peut cependant vous permettre de réaliser des économies substantielles, d’améliorer votre rentabilité et de faire face à vos difficultés de trésorerie. C’est donc une charge qui peut être rapidement rentabilisée !
Besoins de trésorerie : comment les financer
Pour connaître les autres méthodes de financement de trésorerie, regardez cette vidéo :
Lorsque le besoin en fonds de roulement est supérieur à la trésorerie réelle, l’entreprise doit se financer.
Pour faire face au besoin de trésorerie, voici les principales options de financement auxquelles peuvent recourir les TPE et PME.
Le crédit bancaire classique
C’est une technique de financement connue qui permet à une entreprise de se faire prêter une certain somme d’argent par une banque, moyennant un taux d’intérêt plus ou moins élevé à payer en retour (en plus du remboursement de l’emprunt).
Cette manière de procéder peut cependant demander un certain temps puisque tout prêt est conditionné à une négociation au préalable avec un banquier qui va déterminer si l’entreprise va être en mesure de rembourser sa dette.
L’escompte commercial
C’est une manière rapide et simple d’améliorer le BFR de l’entreprise. L’escompte commercial est une pratique qui consiste à réaliser une réduction sur la facture d’un client en échange de son paiement comptant ou avant la date initialement prévue. Le dirigeant peut proposer à tout moment un escompte commercial à son client, ce qui rend la procédure extrêmement simple à mettre en place : aucune démarche administrative n’est requise pour la rendre effective.
La facilité de caisse
Une facilité de caisse est une autorisation permettant au compte bancaire d’être en situation débitrice pour une durée relativement courte (15 jours en continu ou 30 jours en discontinu de manière générale). L’entreprise, autorisé à avoir son compte bancaire débiteur, peut ainsi gérer ses besoins de trésorerie de manière plus souple en attendant de recevoir l’argent de ses ventes à délais de paiement par exemple.
Le découvert autorisé
Le découvert autorisé fonctionne de la même façon que la facilité de caisse, à la différence près qu’il autorise l’entreprise à être à découvert sur une durée plus longue (3 mois maximum).Attention, que ce soit dans le cas d’une facilité de caisse ou d’un découvert autorisé, un taux d’intér êt (agios) est déterminé par le banquier lors de la négociation. Une entreprise qui recourt à une de ces deux options doit donc être consciente des frais supplémentaires qui seront engagés.
L’affacturage
L’affacturage est une technique de financement permettant au dirigeant d’une entreprise de céder à un établissement spécialisé une partie ou l’intégralité de ses factures dont il n’a pas reçu le règlement (délais de paiement, retards, impayés…).
Appelé “factor”, l’établissement va payer immédiatement le montant des factures cédées à l’entreprise et s’occupe par la suite de leur recouvrement si nécessaire. C’est donc une bonne option pour une société souffrant de nombreuses factures en attente qui mettent à mal sa trésorerie.
Le leasing
Le leasing est une sorte de location longue durée : une entreprise qui aurait un besoin de trésorerie élevé (achat d’une voiture pour remplacer l’ancienne) peut éviter une grosse sortie d’argent en payant plutôt une redevance mensuelle. En revanche, le contrat de leasing est à durée déterminée : l’entreprise s’engage à rembourser le leasing sur toute la durée du contrat. Par exemple, elle ne peut donc pas louer une voiture pour “l’essayer” et annoncer au bout de 2 semaines qu’elle souhaite mettre un terme au contrat si ce dernier est d’une durée de 2 ans.
