Qu'est-ce que l'affacturage : ce qu'il faut savoir

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Qu'est ce que l'affacturage : ce qu'il faut savoir

L’affacturage est une technique de financement à court terme permettant à des entreprises de toucher le montant de leurs créances de manière anticipée.

Affacturage : comment ça fonctionne ?

Une entreprise disposant de factures ou créances clients peut faire en sorte de percevoir très rapidement l’argent de ces dernières en les “cédant” à un établissement financier spécialisé appelé le “factor”. C’est à lui qu’incombent ensuite les tâches de relance et de recouvrement de créances si cela s’avère nécessaire. En revanche, il ne couvre pas le risque d’impayé et se servira sur le fonds de garantie alimenté par l’entreprise en cas de besoin. Notez que les factors proposent des contrats d’assurance-crédit qui permettent à l'entreprise d’être complètement protégée.
Les deux parties signent un contrat d'affacturage qui détaille le montant total des créances qui peut être cédé. Ce montant est appelé l’encours total.
A savoir que le contrat d’affacturage est à durée indéterminée, ce qui veut dire que l’entreprise peut choisir d’en sortir à n’importe quel moment, moyennant le respect d’un préavis de 3 mois et des modalités du contrat signé au préalable.

Le factor détermine également le fonds de garantie en amont de la signature du contrat, sur la base d’un pourcentage situé entre 5 et 25% de l’encours total. Ce taux est déterminé en fonction du risque qu’estime prendre le factor et des négociations qui peuvent avoir lieu. Ainsi, le factor prélève sur les factures qui lui sont cédées un pourcentage égal au taux du fonds de garantie jusqu’à atteindre le montant prévu de ce dernier. Il servira à couvrir (au moins partiellement) le factor en cas d’impayés ou de procédures de recouvrement coûteuses.
Maintenant, explicitons cette histoire d’encours et de fonds de garantie avec un exemple.

Admettons qu’une entreprise choisisse de recourir à l’affacturage et négocie un encours total de 100 000€ avec son factor (la somme des créances qu’elle pourra céder). Ce dernier évalue le risque encouru (litiges, impayés…) et détermine le taux du fonds de garantie.
Ensuite, le temps d’alimenter le fonds de garantie, le factor prélève un pourcentage sur chaque facture que lui cède l’entreprise.
Une fois que le le montant du fonds de garantie est atteint, alors l’entreprise pourra être financée jusqu'à 100% des créances cédées.

En revanche, il existe un certain nombre de frais inhérents à l’affacturage que la société va devoir verser au factor :

  • Les frais de dossier.

  • La commission d’affacturage, qui prend la forme d’un pourcentage du chiffre d’affaire que l’entreprise paye au factor en échange de ses services. Situé entre 0,7 et 1,5% de manière générale, ce taux est déterminé par le factor sur la base de plusieurs critères, tels que le CA réalisé sur l’année précédente, la santé financière des clients de l’entreprise, ou encore la quantité de factures à traiter.

  • La commission de financement est proportionnelle à un taux d’intérêt négocié avec le factor, au montant tiré sur le compte du factor et au délai de paiement moyen de vos créances.

A savoir qu’en cas de rupture du contrat d’affacturage en cours de route ou de son non-renouvellement, le montant du fonds de garantie disponible est restitué à l’entreprise.

Remarque : il n’est pas possible de recourir à l’affacturage pour financer les factures concernant des particuliers. Aucune exception ne s’applique à cette contrainte, c’est donc un point à prendre en considération avant de s’orienter vers un contrat d’affacturage.

Les différents types d’affacturage

Si le terme d’affacturage renvoie globalement à la même notion, il existe plusieurs version de cette technique de financement, chacune étant dotée de caractéristiques qui lui sont propres.

L’affacturage standard

L’entreprise remet ses créances au factor qui en échange paye immédiatement leur montant (moyennant le pourcentage destiné à alimenter le fonds de garantie). Les clients ayant contracté les dettes sont notifiés de la signature du contrat de créance et se voient remettre les différentes informations concernant la société d’affacturage qui leur permettront de la régler par la suite.

L'affacturage semi-confidentiel (ou affacturage notifié non géré)

Cette manière de procéder diffère légèrement de la première au niveau du destinataire du paiement. L’entreprise remet toujours ses créances au factor qui en informe les différents clients. Le changement réside ici dans le fait que le factor ne prend plus en charge le recouvrement des créances (l’entreprise conserve donc cette mission à sa charge) et les clients doivent désormais payer l’entreprise et non le factor. A savoir que cette méthode est plus adaptée pour les entreprises avec un chiffre d’affaires conséquent.

L’affacturage confidentiel (ou affacturage non notifié)

C’est la manière de procéder la plus discrète, pour les entreprise qui ne souhaitent pas mettre leurs clients au courant de la signature du contrat. Ici, rien ne leur est divulgué, ils vont ainsi continuer à devoir adresser leurs paiements à l’entreprise comme si de rien était.

L’affacturage ponctuel

Si certaines entreprises ne souhaitent pas s’engager dans un contrat d’affacturage sur l’intégralité de leurs créances, il est toujours possible de recourir à la méthode de l’affacturage ponctuel. Dans ce cas de figure, l’entreprise peut choisir de ne céder que certaines créances au factor (en opérant au cas par cas), et ce, sans engagement. A savoir qu’il est également possible de procéder à de l’affacturage ponctuel ET confidentiel.

L’affacturage inversé

Egalement appelée “reverse factoring”, cette pratique reprend le principe de l’affacturage standard mais dans le sens inverse. Concrètement, ce n’est plus le créancier qui prend l'initiative de faire appel à un factor, mais directement le débiteur qui choisit de recourir à un service d’affacturage afin de pouvoir payer son fournisseur plus tôt. Une fois la date de paiement “normale” des factures atteinte, le client se charge de rembourser le factor.

L’affacturage import-export

Réservées aux entreprises entretenant des relations commerciales avec des partenaires à l’étranger, ces deux variantes de l’affacturage présentent quelques spécificités.
L’affacturage export est identique à l’affacturage classique : la seule différence notable est que les clients sont des société étrangères.

De son côté, l’affacturage import permet à l’entreprise de s’approvisionner auprès de fournisseurs situés hors de France tout en les payant avant la date d’échéance prévue.

Affacturage : avantages et inconvénients

Avantages

  • L’affacturage est un excellent moyen pour une entreprise d’améliorer sa trésorerie en percevant l’argent de ses créances clients immédiatement au lieu de devoir attendre la date initialement prévue (sans compter les éventuels retards de paiement ou impayés). C’est donc un mode de financement particulièrement adapté pour les entreprises proposant des délais de paiements importants mais ne disposant pas d’une trésorerie très élevée par exemple.

  • Recourir à l’affacturage fait également baisser les charges administratives qui peuvent peser sur l’entreprise en temps normal : il n’est plus forcément nécessaire de recourir à un emprunt (et donc de payer des agios), et la société n’a plus à se soucier de la relance client ni du recouvrement, puisque dans la plupart des cas c’est le factor qui s’en charge (voir notre paragraphe sur les différentes formes d’affacturage situé plus haut pour plus d’informations à ce sujet).

  • Le fonds de garantie permet de lisser l'impact des impayés sur la trésorerie de l'entreprise : elle reçoit quand même le montant de la facture qui sera prélevé sur le fonds de garantie. L’entreprise devra ensuite progressivement réalimenter le fonds de garantie jusqu’à atteindre le seuil prévu dans le contrat.

Inconvénients

  • A ne pas sous-estimer, le coût de l’affacturage est relativement élevé. (frais de dossier, commissions). C’est donc une technique de financement qui ne convient pas à toutes les entreprises et situations.

  • La dégradation de la relation client est une autre limite de l'affacturage : le factor s’occupant de cet aspect sera généralement moins “doux” et mettra moins les formes dans ses échanges avec le client. Par ailleurs, ces mêmes clients peuvent se sentir mis à l’écart s’ils sont informés que la relation qu’ils pouvaient entretenir avec leur fournisseur va désormais être assurée par un factor.

  • Le risque de la déshumanisation de la relation client doit donc être pris en compte (le recours à l’affacturage confidentiel ou semi-confidentiel peut être un bon compromis), puisqu’un acheteur qui se sent “délaissé” peut finir par en avoir assez et au final se tourner vers la concurrence.

 

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