41 % des ETI signalent une dégradation de leur trésorerie depuis le début de l'année

La dernière édition du baromètre Palatine-METI révèle une situation en deux teintes pour les ETI françaises, avec d’un côté une pression sur leurs indicateurs financiers et leur activité et de l’autre la poursuite de leurs investissements.
Compression du chiffre d’affaires et des marges
Près de la moitié des ETI rapportent une baisse de chiffre d’affaires en 2024, reflétant une diminution de la demande ou des difficultés sectorielles spécifiques. Par ailleurs, la pression inflationniste continue d’éroder les marges, avec plus de 60 % des entreprises signalant une baisse de rentabilité.
Face à cela, les DAF tentent d’agir tant sur leur structure de coûts que sur leurs prix de vente. La moitié augmentent leurs prix de vente et 76% réduisent d’autres charges d’exploitation pour limiter l’impact sur leur trésorerie et leurs marges. La répercussion des pressions inflationnistes sur les clients finaux n’est donc possible qu’en partie.
La trésorerie sous pression
La détérioration de la trésorerie, constatée par plus 41% des ETI, impose une revue de la gestion de cash. Pour l’heure, il semble que les ETI soient capables de faire face puisque 85% d’entre elles ne signalent pas de besoins de crédit court terme supplémentaires. Cela ne nous surprend pas puisque nous soulignions dans notre panorama sur les prévisions de trésorerie des ETI qu’elles ont en moyenne 25 M€ de trésorerie disponible.
Ce matelas de trésorerie ne doit cependant pas leurrer les directions financières. En effet, la dégradation des marges et la hausse des délais de paiement a un effet immédiat sur l’augmentation du BFR des ETI et donc sur leur trésorerie. Il est donc à parier que, toutes choses égales par ailleurs, la trésorerie des ETI va continuer à se dégrader.
Dans ce contexte, il est essentiel pour les DAF et trésoriers de s’assurer qu’ils aient une vision consolidée sur la trésorerie de l’ensemble de leur groupe, mais aussi des prévisions de trésorerie à 13 semaines et à 12-18 mois, et que celles-ci soient fiables. Or, comme le soulignait le baromètre Agicap, c’est encore un défi pour les ETI puisque 74% des DAF d’ETI ne font pas de prévisions de trésorerie à long terme et qu’un quart des ETI françaises s’appuient sur des prévisions qui ne sont pas fiables.
Croissance externe et recomposition du capital
Malgré un contexte complexe, 45 % des ETI ont engagé ou s’apprêtent à engager des projets de croissance externe, avec un financement majoritairement par endettement, pour un montant moyen de 10,5 M€ par opération.
La hausse de l’endettement doit s’accompagner d’une gestion rigoureuse des covenants, en particulier dans un contexte de pression sur le chiffre d’affaires et les marges. A ce sujet, depuis juin 2024, la proportion d’ETI rencontrant des difficultés financières qui compromettent le respect de leurs convenants bancaires à augmenté de 10 points.
Enfin, la perspective de recomposition capitalistique, envisagée par 34 % des ETI d’ici trois ans, marque un tournant pour de nombreuses entreprises jusqu’ici détenues par la famille fondatrice. Dans la majorité des cas, les actionnaires actuels souhaitent faire entrer des fonds d’investissement.
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter la 14e édition du baromètre METI-Banque Palatine sur le financement des ETI et à découvrir le Panorama Agicap sur les prévisions de trésorerie des ETI.