Les enjeux du secteur du BTP post-crise

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les enjeux du secteur du BTP post-crise

“Quand le bâtiment va, tout va” entend-on dire souvent. Selon les résultats de l’enquête des CERC (Cellules économiques régionales de la construction), l’activité du bâtiment a repris sur 95 % des chantiers à la fin du mois de juin 2020. Ces chiffres rassurent : le secteur du BTP reprend rapidement ses forces après l’arrêt brutal de l’activité pendant de longues semaines. Pour autant, moins d’une entreprise sur cinq considère avoir aujourd’hui retrouvé son niveau d’avant-crise, principalement faute d’un approvisionnement lacunaire et un cumul de difficultés. Derrière ces chiffres optimistes se cache donc une réalité moins rassurante : la crise sanitaire du coronavirus a dans les faits lourdement frappé l’activité du bâtiment. Selon la FFB (Fédération Française du Bâtiment), 80 % des entreprises déclarent qu’il faudra attendre la fin de l’année 2020 pour retrouver leur rythme de production potentielle. Comment le secteur du BTP organise la reprise de l’activité ? Quels sont les nouveaux enjeux ?

1. Une situation financière fragilisée

Blog - enjeux BTP - situation financière

En ce qui concerne la situation financière, un grand nombre d’entreprises du BTP annoncent que les délais de paiement de leurs clients s’allongent et que leur trésorerie se rétrécit. Par conséquent, les marges affichent des chiffres en baisse, la masse salariale diminue et la valeur ajoutée dégringole… Si cette situation se maintient, les surcoûts vont continuer à affecter les comptes des entreprises.

D’après l’enquête des CERC, moins d’une entreprise de bâtiment sur cinq considère actuellement avoir retrouvé un niveau d’activité normal. Ce serait sûrement le cas pour quatre entreprises sur cinq à la fin de l’année seulement, alors qu’ une entreprise sur dix est en manque de visibilité sur son futur proche.

Faire face à l’arrêt de l’activité dans le BTP

Ludivine Maurer, DAF associée de l’entreprise de construction ICM ITA témoigne : “pendant un mois nous avons dû arrêter nos deux activités : la charpente métallique ainsi que la menuiserie aluminium”. Les chantiers ont été quasiment fermés dès le début du confinement, du jour au lendemain il a fallu tout arrêter, car les fournisseurs ont également mis à l’arrêt leur approvisionnement.

Sébastien Pellevrault, dirigeant de Rincent, une entreprise industrielle qui produit du matériel d’essai pour le bâtiment et les routes, relativise cependant les conséquences d’un tel arrêt soudain de l’activité. Il constate : “le secteur du BTP évolue avec une très forte inertie, les cycles de vente sont très longs, de l’ordre de six mois”. Selon sa vision industrielle du secteur, on ne devrait pas parler de “reprise” de l’activité après le confinement, mais d’un “rattrapage” du temps où les ateliers étaient en suspens. Sous la contrainte des mesures de sécurité mises en place, il a mis à l’arrêt ses ateliers en ayant recours au chômage partiel et a pu poursuivre l’activité au bureau d’études en mettant en place le télétravail.

Rincent trésorerie

Prendre rapidement les bonnes décisions

Retrouvez le témoignage complet d'ICM ITA juste ici.

ICM ITA a su ne pas succomber à la panique en cette période anxiogène, notamment exacerbée par les annonces sur les média. Pour sortir de cette situation inconfortable, l’entreprise a rapidement mis en place le chômage partiel pour protéger ses collaborateurs, lorsque ceux-ci ne pouvaient pas faire du télétravail et tout de suite fait appel au PGE. Pour réagir rapidement et obtenir le prêt garanti par l’Etat l’entreprise s’est servie des rapports établis sur le logiciel de gestion de trésorerie Agicap. Cette tâche qui peut vite devenir laborieuse et chronophage a été faite instantanément et en toute simplicité par Ludivine : “grâce à Agicap, on a pu sortir très vite tous les états prévisionnels demandés par les banques”.

Anticiper les répercussions de ses décisions

Une fois le prêt obtenu, un nouvel enjeu est apparu : pour ICM ITA le but est de ne pas repartir avec des dettes…L’entreprise travaille donc actuellement sur des différents scénarios de reprise de l’activité. “On ne facture qu’à l’avancement des travaux, on est tenus par le timing. L’objectif est de rattraper le maximum de temps.” ajoute Ludivine Maurer.

Si la situation financière est pertinente à analyser, le secteur du BTP emploie aujourd’hui environ 1 146 000 salariés en France, il est donc également indispensable de prendre en compte les effets de cette période inédite sur la gestion des ressources humaines.

2. Une gestion des ressources humaines repensée

Blog - reprise BTP - ressources humaines

Le secteur du BTP n’a pas uniquement été frappé sur le plan financier. Les chantiers font appel à d’importantes ressources humaines et à une organisation de travail et une gestion très spécifiques. Suite aux mesures adoptées par les chefs d'entreprises à l'échelle nationale, les travailleurs se sont vu attribuer des masques et des gels hydroalcooliques. A cela s’ajoutent la baisse du nombre d'ouvriers sur les chantiers pour respecter la distanciation sociale, l’adaptation du mode de transport des ouvriers vers les chantiers, ainsi que la mise en place d'une décontamination des installations. Toutes ces mesures, plus ou moins coûteuses, ont entraîné un surcoût représentant environ 10% du coût global des chantiers en France.

Apprendre à gérer des charges nouvelles dans le BTP

Ludivine Maurer raconte comment son entreprise s’est adaptée aux nouvelles mesures : “j’ai commandé des masques, avec un prix parfois pas très raisonnable, du gel hydroalcoolique. Nous avons des contraintes supplémentaires dues aux nettoyages de l’outillage”. Tout est une question d’organisation pour respecter les mesures de sécurité sanitaire et d'adaptation pour prendre en compte les particularités de chaque collaborateur. Par exemple, les travailleurs ayant des enfants à leur charge ont pu bénéficier d'horaires de travail allégés. Ludivine Maurer affirme que ces allégements ne sont pas une nouveauté pour son entreprise : “les horaires de travail aménagés ont déjà été mis en place auparavant, comme par exemple lors des périodes de canicule”.

ICMITA

S’informer et assurer la communication interne

Pour prendre les bonnes mesures dans un contexte nouveau et incertain, l’accompagnement de la Fédération Française du Bâtiment a été d’une grande utilité pour ICM ITA. La communication a été aussi un enjeux au sein même de l’entreprise : “nous avons créé un groupe de discussion WhatsApp pour rester en contact. Ce groupe était dédié aux échanges non professionnels, orientés plutôt sur le moral de l’équipe et des échanges décontractés pour rester en contact et prendre des nouvelles. Nous avons appelé ce groupe “sérénité” pour favoriser la communication positive entre les collaborateurs” raconte Ludivine Maurer. C’est d’ailleurs une pratique qui a été maintenue par l’entreprise même après la période de confinement.

Avoir une nouvelle approche en matière de télétravail

En ce qui concerne le télétravail, ICM ITA le rend envisageable pour la suite, mais l’humain reste le plus important. La DAF associée de l’entreprise remarque : “Le fait d’être ensemble crée une énergie et synergie que l’on ne peut pas retrouver à distance.”

3. Vers une nouvelle maîtise de l'activité du BTP

Blog - reprise BTP - nouvelle maîtrise de l'activité

Le secteur du BTP pâtit encore d’une image traditionnelle : les chantiers accumulent de nombreux outils de construction, mais la digitalisation n’a pas encore su conquérir l’ensemble du marché. Cependant, avec la recherche accrue de précision et de gain de temps, les mutations ont rapidement été amorcées. Face à la situation de crise sans précédent pour les entreprises du BTP, de plus en plus d’entre elles ont opté pour des nouveaux outils tels que des logiciels afin de gérer de façon plus précise et automatisée leur activité, mesurer leurs performances en temps réel et établir des prévisions plus fiables et ciblées.

“On est convaincus que le pilotage de la trésorerie prendra encore plus d’importance” constate Ludivine Maurer. Face à cette période d’incertitude, la gestion de son activité gagne en précision : “on fait plus de prévisions maintenant, avant j'anticipais avec un seul scénario”. Pour elle, les enjeux du besoin en fonds de roulement dans le secteur du BTP deviennent encore plus marqués : *“ la signature de commandes se fait plus attendre, les décisions sont plus longues à prendre, c’est aussi un effet boule de neige”. *

Sébastien Pellevrault, remarque également que dans son activité quotidienne la gestion des intempéries a depuis longtemps été la norme : “on a beaucoup d’aléa dans les chantiers”. Établir des prévisionnels et savoir réagir sous la contrainte du temps faisait déjà partie de ses habitudes en tant que fabricant de matériel pour le secteur du BTP.

Le BTP est en définitive un secteur d’activité qui n’a pas été épargné par la crise sanitaire du coronavirus en France. De nouveaux enjeux se dressent que ce soit pour les prévisions de trésorerie, dans la gestion des coûts, la maîtrise des délais de facturation, des cycles long de l’activité et la prise en compte des ressources humaines impliquées. Mais le secteur se fonde sur des bases traditionnelles de longue date qui lui donnent une inertie de grande ampleur et un fondement solide pour poursuivre ces activités vitales de la vie de demain.

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